De haute lutte
A l'occasion des 50 ans de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse, l'ouvrage De haute lutte - La révolution de l'avortement, co-dirigé par Stéphanie Hennette-Vauchez (CTAD, CNRS/Université Paris Nanterre) et Laurie Marguet (Université Paris-Est Créteil), vient de paraître aux éditions CNRS. À travers une approche pluridisciplinaire mobilisant le droit, la sociologie, l’histoire, l’anthropologie, la psychologie, et bien d’autres champs, cet ouvrage revient sur les étapes juridiques, les évolutions législatives, et les représentations sociales et culturelles de l’avortement.
Historique et capitale, la loi Veil de 1975 était néanmoins un texte prudent qui ne consacrait pas un « droit » des femmes à avorter. Elle définissait un cadre contrôlé permettant, au terme de plusieurs entretiens et d’un délai de réflexion imposé, d’obtenir une interruption de grossesse sans encourir les foudres de la loi. Si l’avortement n’était plus un comportement à punir, il demeurait un choix transgressif.
En dépit des nombreuses évolutions de la législation, d’un recours à la pratique qui demeure extrêmement stable, et de son ancrage social, culturel et politique, la question de l’avortement reste éminemment sensible. Les débats parfois virulents qui, en France, ont entouré sa constitutionnalisation, en ont été la preuve, et les mena ces, toujours renouvelées dans leurs formes, ne faiblissent pas.
