Alia Gana
Inscrites dans le champ des études du développement, les recherches d’Alia Gana analysent les transformations socioéconomiques et institutionnelles des pays du Maghreb à travers une diversité d’entrées : les économies agricoles et rurales ; les conflits et les mobilisations collectives pour l’accès aux ressources et au cadre de vie ; la gouvernance des biens communs et des territoires ; le rapport au politique. Elles cherchent à comprendre les processus à l’origine des phénomènes de la marginalisation sociale, spatiale et politique, ainsi qu’à étudier les adaptations et les résistances auxquelles elles donnent lieu.
Le parcours d'Alia Gana en 5 dates
- 1998 : PhD en sociologie, Université de Cornell, USA, 1998
- 2003 : Intégration à l’UMR LADYSS comme chercheure associée à partir de 2003 (élargissement de ses terrains de recherche à la rive nord de la Méditerranée)
- 2008 : Directrice de recherche au CNRS depuis 2008
- 2012 : Affectation à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), (développement du projet de recherche soumis à l’ERC)
- 2017 : Obtention de l’ERC pour son projet TARICA, Advanced Grant
TARICA - Changements politiques et socio-institutionnels en Afrique du Nord. Concurrence des modèles et diversité des trajectoires nationales
Le projet a pour objectif d’analyser les mutations en cours dans le nord de l’Afrique sous l’angle de la circulation et de la confrontation de divers modèles politiques, sociétaux et économiques, et en tant que produit de l’appropriation et de la réinterprétation qu’en font les acteurs. Il s’agit de saisir la manière dont différents acteurs publics, privés et associatifs se positionnent dans les espaces ouverts par la remise en cause des systèmes politiques autoritaires et d’analyser leurs stratégies en lien avec les modèles de référence et les registres normatifs qui inspirent leurs actions. L’objectif est aussi d’identifier les facteurs et les processus qui rendent possible (ou non) la mise en place de dispositifs institutionnels à même de gérer la diversité sociale, le pluralisme et les conflits. À partir de cette approche centrée sur les acteurs, nous cherchons à mettre en évidence les processus complexes qui contribuent à la diversité des trajectoires suivies par les cinq pays d’Afrique du Nord directement ou indirectement touchés par les « révoltes arabes », à savoir la Tunisie, l’Égypte, le Maroc, l’Algérie et la Libye. S’appuyant sur une approche pluridisciplinaire, comparative et multi-scalaire, le projet propose d’explorer ces différents processus à travers trois entrées complémentaires : les recompositions politiques ; les conflits mémoriels et les modèles de réconciliation ; les modèles de développement et de justice sociale.