Nina Sahraoui
Par le passé, Nina Sahraoui s'est intéressée aux migrations dans le secteur féminisé des soins, puis aux questions de soins de maternité pour les femmes qui arrivaient à différentes frontières européennes post-2015. Elle s'est ensuite attachée à étudier les violences sexuelles et de genre auxquelles sont confrontées les femmes demandeuses d’asile en Ile-de-France. Avec le projet GENDEREDCLIMATEMIG, elle cherche à développer une analyse genrée des mobilités en contexte de changement climatique.
Son parcours en 5 dates
- 2010 : Obtention d'un master Affaires Internationales à Sciences Po.
- 2016 : Obtention d'un doctorat en sociologie à l'Université Métropolitaine de Londres, RU.
- 2016 : Début d'un postdoctorat de 3 ans à l'Institut Universitaire Européen à Florence (EUI).
- 2020 : Entrée au CNRS en tant que postdoctorante de l'Institut Convergences Migrations (VIOGENMIG) puis Marie Sklodowska-Curie (CYBERGEN). .
- 2022 : Obtention d'une bourse ERC Starting pour son projet GENDEREDCLIMATEMIG.
GENDEREDCLIMATEMIG - Internal and international climate-induced migration, gendered inequalities and governance: understanding migration decisions, exploring migration experiences
La Banque mondiale estime que le changement climatique amènera 216 millions de personnes à quitter leur foyer d'ici à 2050. À partir des données des Nations unies, le think tank australien Institute for Economics and Peace avance que 1,2 milliard de personnes risquent d'être déplacées d'ici à 2050 en conséquence des effets du changement climatique sur l’environnement. Dans une perspective scientifique, il faut se méfier des projections alarmistes. Si les chercheurs du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies (GIEC) accordent une faible confiance aux projections quantitatives, ils soulignent à l’unanimité que le changement climatique entraînera le déplacement d'un nombre croissant de personnes (GIEC, 2014). Or, force est de constater que nous en savons peu sur l'articulation des migrations internes et internationales en contexte de changement climatique, et ce notamment du fait que les personnes déplacées, une fois qu’elles traversent des frontières étatiques, deviennent des travailleurs migrants, des demandeurs d'asile ou encore des sans-papiers, les causes liées au climat étant invisibilisées au sein des cadres théoriques et des données empiriques dont nous disposons. GENDEREDCLIMATEMIG propose d’éclairer au prisme du genre les ressorts des mobilités engendrées ou exacerbées par un contexte de changement climatique. Le projet repose sur quatre enquêtes qualitatives : une enquête multi-située portant sur les initiatives nationales, régionales et internationales en matière de gouvernance des migrations climatiques et trois études de cas ethnographiques menées dans trois pays devenus « hubs » migratoires : le Mexique, le Maroc et la Malaisie.